jeudi 30 juillet 2015

[été 2015] en quête du fantastique

Atelier d'écriture en ligne proposé par François Bon sur le tiers livre

                            3 | aller perdu dans la ville

Et ces trous dans les murs, murs ravagés trous de balles n’y pense pas on t’a dit 56 56 56 impact de balles dans les murs et morts n’y suis pas n’y pense pas monte où ça chats qui boîtent becs qui cognent monte où ta gueule à renifler voire voir voir quoi ce que tu connais ta gueule connais pas tourne là, les chats je les ai suivi pas un celui-là où, tourne,  je chiale faudrait pas odeur d’oignons rances ai déjà senti ça où là -bas quand petite et celui-là qui en face les yeux me rentre comme un clou il sait quoi dira pas juste les yeux , voudrais voler voir de haut avec ou pas sais pas où Cariatides, ce sein à l’air déjà vu (Madame indiquez-moi, comprends pas) c’est tout droit sentir tout près très loin pas de quoi en faire un foin suis déjà passée par là facade ravalée kitsch (on dirait un gâteau un gâteau à la crème et ce bleu) va faner pas par là si là elle que me dira-t-elle? Ne pas la quitter des yeux un dix papiers au sol chamaillés musique ce chant lui ne peut pas se tromper ce chant tourne en rond tu chiales (oiseaux en cage ombre chinoise sur cette fenêtre chantent aussi) voir de haut corbeau le cri excessivement calme la peau

dimanche 19 juillet 2015

           [été 2015] en quête du fantastique

            Atelier d'écriture en ligne proposé par François Bon sur le tiers livre
    
                                             2 | marcher dans la maison vide
          
                                         
Kék Tatami par Vojnich Erzsébet



                                           
         Pieds marchent et comptent 27, peut-être 28 (l’odeur est trouble). Descendre les marches sans la main, rambarde rouillée agrippe la chaire et coupe. Quelle dentelle.
La porte massive n’est pas si lourde.
Rien que le noir. Y’a rien à voir là dedans. Les yeux s’agacent. Les yeux s’acharnent, aimeraient bien vous dire. La voix hésite. Un son pour voir matière? Comment ça vibre là dedans. Claquer des mains et voir comment ça revient. Le son s’engouffre. Avancer lentement poser mains du bout des doigts là , sentir tenture molle, douce comme champignon. Et cette fois lancer la voix franchement et marcher pieds haut levés. Ça se rétrécit. On respire plus court mais on y va bras en croix paumes rafraîchies par la pierre humide. Et 14, peut-être 15 (l’odeur est trouble) on ne chute pas on monte et, face, une porte. Un trou grand comme un oeil dans le bois patiné par l’usure. Entrer mais ça ne s’ouvre pas alors on s’y colle de tout son corps dans le trou grand comme un oeil. Peut pas tout voir. Mais ça. Le lit en fer. Le lit est fait (comme on dirait). Millefeuilles de couvertures et draps comme des peaux mortes. Et table (suppose) ne voit que deux pieds mais feuille. Un rayon blanc.             

lundi 6 juillet 2015

[été 2015] en quête du fantastique
 
Atelier d'écriture en ligne proposé par François Bon sur Tiers Livre

                                                                         1 | les peurs

 


L’eau tout autour, dedans la barque assise les mains croisées et pas un mot pas un geste, s’effacer dans la peur qui pourrait m’aspirer. Traverser la Tisza à la nage et sentir au bord tout près de l’autre rive le courant si fort brutalement et pas de jambes pour courir. Il faut du temps toujours du temps pour s’éloigner du bord, ni premier jour ni suivant, peur de la masse vivante des profondeurs, imagine et si. Et là plein les narines putréfaction odeur fétide, crevée la bête qui flotte. Cri et sortir de là. Peur de la nuit, ils vont revenir. Ils étaient là blouses blanches dans cette auberge où tu as demandé à changer de chambre à cause du vacarme des gars qui fêtaient. Alors oui là haut, silence. Mais à minuit ( ça ne s’invente pas ), ils étaient là blouses blanches. Qui là? quoi? pourquoi? t’as pas posé de questions. Fallait se tirer. Du bas ventre incessantes vagues de peur. Rouler toute la nuit, ne pas fermer les yeux, ils vont revenir.