mardi 18 août 2015



                                 [été 2015] en quête du fantastique
 
                                 Atelier d'écriture en ligne proposé par François Bon sur le tiers livre


                                               5 | pour un dictionnaire 
                                  
     
                                                 
  


Disparaître – Un mot rien à dire neige. On n’y verrait que du blanc on se tairait, vide muet d’un vaste paysage disparaître à ses yeux effacer la tâche au plus vite sauf que. Paysage main sur les yeux caché coucou caché coucou c’est là que j’entends le dísz hongrois (siffler serpents siffler, allonger le i faîtes sonner le s) celui qui dit décor –  dísz – pour faire joli faire fête faire ornement et ça fout tout en l’air. Ornée avait-elle disparu ornée comme elle était peau de serpent. Disparaître n’a pas de jambes disparaître c’est y laisser sa peau sans traces dans l’eau on disparaît mort sauf que. Disparaître ne fait pas dans le détail. On peut l’avoir caché dissimulé par qui par quoi mais que fait et pourquoi il ne se laisse pas ranger. Disparaître va et vient. Sauf qu’à la fin à la toute fin quand c’est là que ça commence dans le silence il y a cette main d’un grisâtre obscure qui glisse sur le sol sous la porte fermée rampe de ces doigts rabougris calleux vers la gamelle déposée là.  Caché coucou caché coucou
                                               

vendredi 7 août 2015

                  

                   [été 2015] en quête du fantastique
 
                   Atelier d'écriture en ligne proposé par François Bon sur le tiers livre

                               4 | compter jusqu’à cinq (rêves)
 

                       

     1, appartement débordant de meubles d’objets de gens de bébés et, désert dégagé déserté seuls quelques bandes de tissus ondulent au sol, présence soubresauts et cette voix: je préfère ne pas rester là, 2, paysage de toute beauté, lumière rare qui inonde et précise à la fois chaque relief; derrière moi un garçon décrit le paysage, métaphore incongrue et bancale qu’il faut que je note mais je m’assoupis avec cette culpabilité flottante et cette paresse accablante de ne pas noter et oublie, 3, deux hommes tremblent terrorisés les yeux fermés ils sont en train de partir mourir, brusquement ma mère nomme l’un d’eux (elle l’a reconnu), il ouvre les yeux il est sauvé; la terreur a tâché leurs vêtements au niveau du nombril, 4, un nourrisson sur un lit en hauteur, je dois tendre les bras pour l’atteindre ne vois pas le corps en entier il est trop haut sa tête la tête surtout et des tuyaux et cette mèche blanche cette grande mèche de cheveux blancs, me reconnaissant, le visage s’éclaire se précipite vers moi tournant son petit corps je ne peux pas seule l’attraper le rattraper le prendre tous ces tuyaux tous ces fils je demande de l’aide il est trop haut il va tomber, 5, un homme une cabine de douche comme une scène de théâtre (changement du rideau, mise en scène), il aime les femmes qu’il regarde à travers son dispositif; des biscuits offerts, gardez les sachets il dit dans un coin de l’installation il y aura tous ces sachets vides comme un monticule du temps passé; je suis l’une d’elle, 6 , cette femme qui me dit 2 heures d’écritures où il ne se passe rien 2 heures sans écrire pour écrire c’est après que ça commence au minimum ces 2 heures d’écriture sans écriture pour écrire, 7, ma main caresse l’étoffe au mur en glissant sur les marches, 8, où sont les bêtes? il n’y a que le bruit des horloges.